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 Beaucoup trop de temps sans écrire. Je suis écrasée par mon propre poids tout au fond de ma souffrance, et je suffoque. Je ne suis plus rien aujourd’hui, depuis le début de ces crises de panique je réalise toute la merde que j’ai pu accumuler, même si je me demande toujours si je ne suis pas tout simplement trop faible. Le joint m’a grillée la cervelle, je deviens réellement folle, me demandant si la réalité n’est pas juste une putain de mascarade, et j’imagine des gosses tenant des ballons gonflables, et boum, j’explose. Le stress me tue, je pleure tous les soirs parce que je me suis trop retenue, l’impression de vomir mon mal être par tous les pores de ma peau. J’ai peur à l’idée que je puisse me sentir mieux un jour, que tous mes projets puissent être réalisés. Je me sens comme un putain de vide, non, comme un gros néant face à son propre reflet, un rien infini, je suis littéralement morte. Mes crises me tuent, je deviens totalement paranoïaque l’espace de quelques minutes, je regarde autour de moi et ne vois rien de familier, je ne reconnais plus mon environnement, et tout est malsain, tout n’est que mensonge, le temps passe en un clin d’œil autour de moi, mais à l’intérieur, c’est comme si tout s’arrêtait, je vois, j’observe. Je scrute les paysages et je me demande si ce n’est pas un simple décor posé là, pour me tromper. Je me vois agir, spectatrice de mes propres faits et gestes, je me dis que merde, ce qui se passe est vraiment fou. Cela fait plus d’un mois que j’ai la vision trouble, je suis dans les vapes, je me sens comme lorsque l’on vient d’émerger le matin, tous les jours, à chaque minute, dans le brouillard. Comme si quelque chose avait changé. Mais rien n’a changé, il n’y a que moi et mes angoisses irrationnelles, parce que mes amis ne sont plus, je regrette toutes les fois où j’ai pu dire du bien d’eux, à part pour P., lui est toujours présent. Mais les autres, tous des hypocrites qui ne m’apprécient que quand je me sens bien, quand je fais rire. Pour eux, je n’existe plus, je suis tarée et trop dépressive, c’est tout, je n’intéresse plus personne, je n’ai jamais été aussi seule de toute ma vie. Je ne trouve rien pour sortir de ma merde, je ne sais toujours pas si je veux aller mieux, entre deux crises, entre deux pensées suicidaires. Mais je ne veux pas mourir et je ne veux pas vivre. Je ne sais plus comment définir la réalité, j’ai l’impression d’être dans un rêve et qu’on se fout de ma gueule, je ne comprends plus rien à ce qui m’entoure. Les rares fois où je suis confrontée aux gens autour de moi, je me sens bien trop loin d’eux, à des années lumières, comme si on ne parlait pas le même langage, bien que je puisse les comprendre, comme s’ils savaient quelque chose de plus que moi, ou qu’au contraire, qu’ils leurs manque des putains de données vitales pour que l’on puisse véritablement communiquer. Je me sens comme si on m’avait enfermée dans une bulle et que je ne pouvais plus en sortir après avoir gouté à la liberté. Je vis un enfer, je me vois finir ma vie dans la terreur, et les petits malheurs de mes connaissances me font bien rire, je me fous bien de leur tristesse, elle n’est rien. Perdre le contrôle est bien pire, j’aimerais qu’ils saisissent la merde dans laquelle je me trouve, mais qui ça intéresse putain ? Je vois bien leurs regards fuyants quand j’essaie de me soulager l’esprit à leur expliquer ce que je vis, parce que j’en peux plus, je suis fatiguée, je l’ai déjà dit tant de fois, mais là c’est l’apogée, j’ai envie de me laisser crever, de toute façon, qui me dit cette réalité est bien réelle ? La seule réalité que je peux distinguer est celle de mes émotions, j’ai peur de me perdre en elle, peur que tout le monde finisse par me faire croire que je deviens vraiment folle, peur de ce que me réserve encore ma vie, je m’en suis déjà pris beaucoup dans la gueule ces dernières années, alors quoi encore ? Je n’ose même plus croire que l’avenir me réserve quelques beaux instants. Je n’ai plus rien et plus personne alors qu’aucun évènement n’a déclenché mes troubles pendant ces dernières semaines, rien ne me rassure, même si je continue de chercher l’odeur de mon père pendant les crises pour me calmer, mais elle n’est pas là, je ne la trouve pas.

« J’vide mon chargeur pour m’louper quand jl’aurais sur ma tempe. »