On n'arrête jamais d'être drogué. J'avais arrêté de me foutre mon traitement dans le nez, puis sans raison, c'est reparti. Et puis un jour on se rend compte que nos parents ont les mêmes vices que nous. Mon père est alcoolique et borderline. Ma mère ne se remettra jamais des atrocités qu'elle a vécues. Il y a toujours une ambiance malsaine quand on fête quelque chose à la maison, parce que chacun sait que ce n'est qu'un prétexte à la con pour boire. Et puis mon frère s'amuse toujours à dire que ma mère est alcoolique, alors un malaise s'installe, parce qu'elle baisse toujours la tête en silence. Parce qu'elle sait qu'il n'a pas tort.
Je vais bien, là, mais je sais que ce n'est qu'une illusion. C'est dingue de se rendre compte qu'on va mal, alors qu'on se sent bien. Enfin, je ne vais peut-être pas réellement bien, mais je suis d'humeur neutre, et c'est déjà tellement, quand on est aussi mal que je peux l'être, chaque jour.
J'ai envie de parler à P. mais je sais qu'il est avec sa "bientôt ex", et je n'aimerais pas lui apporter plus de soucis.
Clopes sur clopes, le cerveau en ébullition, j'aimerais écrire de belles choses. Mais j'ai juste envie de vomir des futilités, tout ce qui me passera par la tête.
J'admire tellement L. d'être toujours debout, face aux horreurs qu'elle vit, même si elle n'en peut plus.
Sous Ritaline j'ai toujours envie d'écrire. Mais je n'ai pas envie d'écrire dans le vide, comme ça, en attendant qu'un inconnu me lise. J'ai envie d'écrire à L. ou à P. J'ai déjà écrit à L., mais elle ne répond pas, je suppose qu'elle se pète le crâne pour oublier, et je la comprends. Alors j'écris ici. Pour ne rien dire de réellement profond, juste déblatérer sans fin. Je pense tellement.
Je ne cesse de penser qu'à part ces deux personnes, personne ne me connait. Je me sens comme Renée dans l'Elégance du hérisson, infiltrée dans un monde qui n'est pas le sien. Entourée de gens qui ne soupçonnent pas que je puisse être plus évoluée que je ne le montre. Mais je suis enfermée dans le corps d'une enfant. J'étais allée m'inscrire sur un site de rencontre, simplement pour discuter, pour passer le temps, découvrir des gens intelligents. J'avais rencontré K., quelqu'un de très intelligent, mais tellement plus âgé que moi. Ca m'avait fait rire, de voir que je pouvais tenir une discussion profonde, avec quelqu'un de plus âgé. Mais j'avais ris avec tristesse, parce que je me rendais compte que j'étais bien plus qu'une simple gamine, que j'aurais pu avoir à faire à des gens bien plus intéressants. Mais non.
J'avais rencontré, il y a quelques années déjà, M., il m'avait dit qu'il était très étonnée qu'une fille de mon âge puisse avoir un discours si profond, il m'avait dit que même à son âge, soit 27 ans, il n'avait jamais pu discuter d'autant de chose avec qui que ce soit. Je me sens frustrée de devoir évoluée parmi les abrutis.
Encore quelques années avant ça, T. m'avait dit "si jeune, et pourtant déjà si lucide".
L'euphorie s'envole si vite, il y a quelques minutes j'ai écris à L. qu'il ne fallait surtout pas que j'oublie cette sensation, le simple fait d'être bien, sans raison. Enfin si, la raison, c'est mon paradis artificiel.
J'aimerais dire à P. qu'il est certainement la seule personne à pouvoir m'aider à me sauver de moi-même. Parce que même si L. est mon double, depuis toujours, elle est aussi perdue que moi. C'est fou, j'arrête pas de penser qu'elle est le fruit de mon imagination, on est tellement semblables, tous nos ressentis sont identiques, tous ses mots pourraient être miens. C'est exceptionnel, sans elle je n'ai plus rien, je lui dis tout, absolument tout. La seule chose qu'elle ne sait pas, c'est que j'écris ici. Je dois avoir besoin d'un espace d'intimité, malgré tout. Mais je m'égare. Je voulais dire que P. me semble être ma solution. Il me sera toujours bénéfique, toujours.
Je ne sais pas si j'arriverais à dormir. Avec tous ces trucs dans le sang. Et j'ai peur, peur de la nuit, peur de la solitude qu'il en résulte toujours, peur de cette foutue redescente.
Je vais bien, là, mais je sais que ce n'est qu'une illusion. C'est dingue de se rendre compte qu'on va mal, alors qu'on se sent bien. Enfin, je ne vais peut-être pas réellement bien, mais je suis d'humeur neutre, et c'est déjà tellement, quand on est aussi mal que je peux l'être, chaque jour.
J'ai envie de parler à P. mais je sais qu'il est avec sa "bientôt ex", et je n'aimerais pas lui apporter plus de soucis.
Clopes sur clopes, le cerveau en ébullition, j'aimerais écrire de belles choses. Mais j'ai juste envie de vomir des futilités, tout ce qui me passera par la tête.
J'admire tellement L. d'être toujours debout, face aux horreurs qu'elle vit, même si elle n'en peut plus.
Sous Ritaline j'ai toujours envie d'écrire. Mais je n'ai pas envie d'écrire dans le vide, comme ça, en attendant qu'un inconnu me lise. J'ai envie d'écrire à L. ou à P. J'ai déjà écrit à L., mais elle ne répond pas, je suppose qu'elle se pète le crâne pour oublier, et je la comprends. Alors j'écris ici. Pour ne rien dire de réellement profond, juste déblatérer sans fin. Je pense tellement.
Je ne cesse de penser qu'à part ces deux personnes, personne ne me connait. Je me sens comme Renée dans l'Elégance du hérisson, infiltrée dans un monde qui n'est pas le sien. Entourée de gens qui ne soupçonnent pas que je puisse être plus évoluée que je ne le montre. Mais je suis enfermée dans le corps d'une enfant. J'étais allée m'inscrire sur un site de rencontre, simplement pour discuter, pour passer le temps, découvrir des gens intelligents. J'avais rencontré K., quelqu'un de très intelligent, mais tellement plus âgé que moi. Ca m'avait fait rire, de voir que je pouvais tenir une discussion profonde, avec quelqu'un de plus âgé. Mais j'avais ris avec tristesse, parce que je me rendais compte que j'étais bien plus qu'une simple gamine, que j'aurais pu avoir à faire à des gens bien plus intéressants. Mais non.
J'avais rencontré, il y a quelques années déjà, M., il m'avait dit qu'il était très étonnée qu'une fille de mon âge puisse avoir un discours si profond, il m'avait dit que même à son âge, soit 27 ans, il n'avait jamais pu discuter d'autant de chose avec qui que ce soit. Je me sens frustrée de devoir évoluée parmi les abrutis.
Encore quelques années avant ça, T. m'avait dit "si jeune, et pourtant déjà si lucide".
L'euphorie s'envole si vite, il y a quelques minutes j'ai écris à L. qu'il ne fallait surtout pas que j'oublie cette sensation, le simple fait d'être bien, sans raison. Enfin si, la raison, c'est mon paradis artificiel.
J'aimerais dire à P. qu'il est certainement la seule personne à pouvoir m'aider à me sauver de moi-même. Parce que même si L. est mon double, depuis toujours, elle est aussi perdue que moi. C'est fou, j'arrête pas de penser qu'elle est le fruit de mon imagination, on est tellement semblables, tous nos ressentis sont identiques, tous ses mots pourraient être miens. C'est exceptionnel, sans elle je n'ai plus rien, je lui dis tout, absolument tout. La seule chose qu'elle ne sait pas, c'est que j'écris ici. Je dois avoir besoin d'un espace d'intimité, malgré tout. Mais je m'égare. Je voulais dire que P. me semble être ma solution. Il me sera toujours bénéfique, toujours.
Je ne sais pas si j'arriverais à dormir. Avec tous ces trucs dans le sang. Et j'ai peur, peur de la nuit, peur de la solitude qu'il en résulte toujours, peur de cette foutue redescente.
"Et je suis bien consciente qu'ils attendent beaucoup de moi, bien sûr, comme tout le monde d'ailleurs. Parce que... Y'a un tas de gens qui voudraient me formater, des tas de gens qui veulent jouer les guides. Je vais vous révéler un secret, puisque j'en suis aux confidences. Je sais pas pourquoi je suis allongée là, et ce que vous voulez me faire dire. Et ça, encore une fois, c'est du à mon manque de volonté, c'est ça mon problème majeur. Et je ne peux rien changer à ça, c'est maladif. Il faut toujours que je suive les désirs des autres. C'est peut-être que... Dans l'osmose, en réalité, en moi y'a qu'un grand vide, et c'est pour combler ce grand vide que je prends leurs désirs pour les miens. Et si jamais, par hasard, je réalise quelque chose dont j'ai envie, quelque chose que je souhaite, et qui soit vraiment personnel, je vais culpabiliser et va y avoir une merde. Va y avoir un drame au moment où je croyais approcher le bonheur. Quand l'espace d'une seconde, j'ai l'impression d'être raccord avec mes émotions, quand je me sens vraiment bien, que j'ai la sensation, pour une fois, de toucher du bout des doigts ce que je crois être le bonheur, alors vous pouvez être sûrs qu'une catastrophe va me tomber dessus. C'est une vraie malédiction. Et au lieu de me réjouir, c'est le contraire, je m'enfonce. Quand je vois tous les gens que je côtoie, occupés à tout faire pour que leurs rêves se réalisent, et je vois que ça fonctionne bien pour eux, ça roule sans aucun soucis, on voit que dans leurs vies tout est si simple, il leur suffit d'émettre une idée pour qu'elle se concrétise. Quoi qu'ils fassent, avec eux, ça marche. La chance est de leur côté, c'est certain qu'ils vont arriver à leurs fins. Chez moi c'est tout l'inverse, je suis vraiment aux antipodes. Je dois sans arrêt tout recommencer à zéro, la seule chose stable dans mon existence c'est ce sentiment de culpabilité que j'ai en permanence. Pourtant je sais que j'ai toujours tout eu pour être heureuse, on m'a tout acheté, j'ai jamais manqué de rien. J'ai eu un appareil dentaire, un cochon d'inde, des jolies fringues, j'ai pu faire du tennis, de la flûte. Tous les mois j'avais un virement sur mon compte, ma grand-mère me donnait de l'argent de poche, mon grand-père m'avait abonnée à un journal, et je compte pas toutes les fois où on m'a dépannée quand j'étais en galère. Je suis une éternelle assistée, une handicapée de la vie, j'ai pas le mode d'emploi. Pour que je sois bien il faudrait que le monde tourne autour de moi en permanence. Miss nombril du monde, c'est moi. Sinon je suis rien. Je suis qu'une société anonyme. Etre une inconnue pour soi-même, c'est un drôle de sentiment, qu'il faut avoir connu pour le comprendre. J'aimerais réussir à me libérer, être quelqu'un d'autre et enfin pouvoir entreprendre des choses, des choses un peu ambitieuses. Seulement aujourd'hui j'avance pas. Je suis bloquée. Comme si ma route était barrée, que je pouvais aller nulle part. Je voudrais que ma vie se déroule comme dans mes rêves, parce que là j'ai plutôt l'impression de vivre un cauchemar. Je voudrais juste vivre sans risquer de mettre en danger la vie d'autrui."