Je me suis enfermée, depuis plusieurs années, dans une vision de mon existence incluant une impossibilité quasi-évidente d'évolution, je ne sais pas pourquoi, je n'accepte pas le fait d'avoir pu me tromper sur les gens, ou sur la vie. Je coule, je prends sur moi, j'encaisse, voilà. Depuis avant-hier, ma génitrice a pleuré sept fois, l'autre conne a porté plainte contre elle, maman a voulu se suicider. Les choses deviennent si irréelles, je n'ai même pas l'impression que ma vie est un cauchemar, j'hallucine, c'est sûr, mais je ne saurai dire si c'est quelque chose de bien ou de mal, tant ces choses me passent au-dessus. Il n'y a que les pleurs de ma mère qui me trouent le cœur à plusieurs reprises, toujours avec autant d'intensité. Les pleurs de sa propre mère sont insupportables. Puis elle s'excuse pour ces soucis, et je lui dit "c'est pas grave", alors que je voudrais dire "j'en n'ai rien à foutre, je ne suis pas vraiment vivante". On va nous prendre les ordinateurs, et peut-être les iPod, ce n'est rien, le pire sera ce coup de poing, bien dans notre amour propre. J'écoute toujours de la musique, enfin, plusieurs fois par jour, je m'imagine difficilement survivre à mes journées de merde sans une quelconque mélodie. Et puis mes "amis", je crains les questions. Je ne réagis plus aux injustices de la vie, voilà que plus rien ne m'étonne.
« Faudrait qu'un jour j'ai enfin les couilles d'annuler mon réveil pour de bon, avec une balle dans la tête je pourrais dormir d'un sommeil de plomb. Et si l'ivresse me racole, n'oublie jamais qu'aucun maître nageur peut m'empêcher d'me noyer dans l'alcool. »