J'ai encore une fois arrêté d'écrire, pendant beaucoup plus de temps cette fois. C'est vrai que j'ai réussi à me remplir la tête afin de ne plus penser à moi--même. C'est ce que je redoutais, car les rares fois où je repense à ce que je suis, à qui je suis, à ce que je fais, la douleur est bien plus grande qu'avant. J'ai réussi à faire comme si tout allait bien même face à moi, comme si je devais convaincre une autre en moi, comme si j'étais les autres devant lesquels je cache toutes ces fissures. Je me nie moi-même en me remplissant de connaissances, ou d'alcool en soirée. Les gens sont toujours les mêmes, toujours aussi peu intéressants et se nourrissant de petites passions vaines, substituts d'événements réellement sensés. Avec P. tout se passe toujours au mieux, j'ai hâte de le revoir. Mais ici, ceux qui m'entourent sont simples. Je ne sais pas si je les envie ou les exècre. Je regrette la dissociation brutale, parce qu'au moins, j'étais intouchable. Après toutes ces années à en avoir quelque chose à foutre, je me rends compte qu'il est peut-être vraiment préférable de flotter hors du monde. C'est bientôt la fin de cette année scolaire, bientôt l'obtention du BAC, il n'y a que ça qui occupe mon esprit, c'est désolant. Et je me dis que l'année prochaine je ne ferais même plus l'effort de me faire des amis, car c'est bien trop ennuyant et handicapant de devoir gérer ses relations sociales. J'aimerais tous les secouer pour les réveiller, on dirait tous des somnambules, bien plus dans le fictif que moi. Je me demande comment les choses immatérielles peuvent exister, ça me parait absurde, comment des idées peuvent avoir un impact sur du solide ? Il y a tellement d'absurdités autour de nous, qui nous semblent banales puisque nous avons toujours vécu avec elles. Finalement, l'absurdité n'existe que dans la mesure où nous ne nous habituons pas à un phénomène. Il faudrait encore que cette impression de dissonance ne soit ressentie que par une minorité de personnes, parce qu'une fois que tous trouveront telle chose absurde et inacceptable, ce sentiment d'absurdité deviendra alors le truc le plus banal au monde. Je me demande si tout pourrait potentiellement être complètement absurde et fou ?
Promis.A.L-Echec
Il y a des Mots qui Remontent sur La Peau.
Dimanche 18 mai 2014
J'ai encore une fois arrêté d'écrire, pendant beaucoup plus de temps cette fois. C'est vrai que j'ai réussi à me remplir la tête afin de ne plus penser à moi--même. C'est ce que je redoutais, car les rares fois où je repense à ce que je suis, à qui je suis, à ce que je fais, la douleur est bien plus grande qu'avant. J'ai réussi à faire comme si tout allait bien même face à moi, comme si je devais convaincre une autre en moi, comme si j'étais les autres devant lesquels je cache toutes ces fissures. Je me nie moi-même en me remplissant de connaissances, ou d'alcool en soirée. Les gens sont toujours les mêmes, toujours aussi peu intéressants et se nourrissant de petites passions vaines, substituts d'événements réellement sensés. Avec P. tout se passe toujours au mieux, j'ai hâte de le revoir. Mais ici, ceux qui m'entourent sont simples. Je ne sais pas si je les envie ou les exècre. Je regrette la dissociation brutale, parce qu'au moins, j'étais intouchable. Après toutes ces années à en avoir quelque chose à foutre, je me rends compte qu'il est peut-être vraiment préférable de flotter hors du monde. C'est bientôt la fin de cette année scolaire, bientôt l'obtention du BAC, il n'y a que ça qui occupe mon esprit, c'est désolant. Et je me dis que l'année prochaine je ne ferais même plus l'effort de me faire des amis, car c'est bien trop ennuyant et handicapant de devoir gérer ses relations sociales. J'aimerais tous les secouer pour les réveiller, on dirait tous des somnambules, bien plus dans le fictif que moi. Je me demande comment les choses immatérielles peuvent exister, ça me parait absurde, comment des idées peuvent avoir un impact sur du solide ? Il y a tellement d'absurdités autour de nous, qui nous semblent banales puisque nous avons toujours vécu avec elles. Finalement, l'absurdité n'existe que dans la mesure où nous ne nous habituons pas à un phénomène. Il faudrait encore que cette impression de dissonance ne soit ressentie que par une minorité de personnes, parce qu'une fois que tous trouveront telle chose absurde et inacceptable, ce sentiment d'absurdité deviendra alors le truc le plus banal au monde. Je me demande si tout pourrait potentiellement être complètement absurde et fou ?
Jeudi 22 août 2013
J'ai tellement toujours appris à tout tolérer, que je ne sais jamais si mon mal être est justifié. Mon père m'a appris à tolérer son abandon et sa trahison, en me faisant croire que rien ne changerait. Ma mère m'a appris à tolérer ses sautes d'humeur, en se montrant vulnérable et en provoquant ma pitié, sans le vouloir. En fait, ils m'ont appris à tolérer n'importe quelle merde, en rationalisant ou en montrant que ça pourrait être pire. Ça aurait pu être bien, on pourrait croire que c'était un bon moyen de me rassurer. Mais on ne rassure pas une gamine en soulignant "qu'il vaut mieux un papa vivant qu'un papa mort", ou en pleurant, hurlant, insultant, histoire d'exprimer ses propres émotions négatives, tout en oppressant, et en rendant incapable de vraiment extérioriser ses propres ressentis. Ils m'ont toujours montré que j'avais tort. Alors putain, comment voulez-vous que je ne me sente pas fautive, que je ne me sente pas coupable de toute cette sensibilité ? Parce que malgré la bonne volonté de mon père, je me suis sentie abandonnée, parce que même si j'ai vues les douleurs de ma mère, je me suis sentie désespérée. Et je me suis détestée pour ça. Je n'ai jamais appris à considérer la souffrance, l'humiliation, la vexation, comme des ressentis censés vouloir dire que quelque chose est mal passé, que quelque chose n'as pas été accepté. Je n'ai jamais pris ça comme des choses justifiées, j'ai jamais osé croire que j'avais raison. J'ai toujours été leur petit défouloir muet, leur truc servile qui ne sait jamais si toutes ces choses sont normales. Je n'ai jamais réussi à être en colère contre quelqu'un. Au mieux, certains peuvent m'agaçer, mais à chaque fois que j'ai été furieuse, j'ai retournée ma colère contre moi-même, par sentiment de culpabilité, par peur de faire du mal, physiquement ou moralement, et parce qu'on ne m'a jamais dit que mes émotions avaient le droit d'exister. C'est comme ça qu'il y a quelques années je me retrouvais à déchirer ma peau à grands coups de cutter. Par pure incompréhension. Pour me punir de ressentir ces choses, alors que tout le monde autour de moi semblait si normal. Et finalement, ça a fonctionné comme ça avec toutes mes émotions. Noyer la tristesse sous des litres d'alcool et faire taire ces blessures avec la ritaline. Au final, j'ai perdu, ils ont gagnés. J'ai jamais su trouver quoi que ce soit de bénéfique dans tous ces ressentis, j'ai jamais su m'émanciper de toutes ces merdes pour vivre, en étant complètement moi. Même s'ils disaient que je pouvais extérioriser, ils ne le voulaient pas. Ça aurait créés trop de nouveaux problèmes. Ils ont gagnés parce qu'aujourd'hui encore, j'essaie d'être ce défouloir, si fragile, si pathétique, mais toujours tellement humble et débonnaire, garni de bonnes intentions, prêt à sacrifier sa propre existence, tant qu'on y trouve une quelconque utilité.
Et c'est tellement injuste, de naître, puis de se faire détruire par les autres, et de devoir tout régler seul. Ça devrait être à eux de réparer leurs erreurs.
Dimanche 18 août 2013
Vendredi 12 juillet 2013
Je vais bien, là, mais je sais que ce n'est qu'une illusion. C'est dingue de se rendre compte qu'on va mal, alors qu'on se sent bien. Enfin, je ne vais peut-être pas réellement bien, mais je suis d'humeur neutre, et c'est déjà tellement, quand on est aussi mal que je peux l'être, chaque jour.
J'ai envie de parler à P. mais je sais qu'il est avec sa "bientôt ex", et je n'aimerais pas lui apporter plus de soucis.
Clopes sur clopes, le cerveau en ébullition, j'aimerais écrire de belles choses. Mais j'ai juste envie de vomir des futilités, tout ce qui me passera par la tête.
J'admire tellement L. d'être toujours debout, face aux horreurs qu'elle vit, même si elle n'en peut plus.
Sous Ritaline j'ai toujours envie d'écrire. Mais je n'ai pas envie d'écrire dans le vide, comme ça, en attendant qu'un inconnu me lise. J'ai envie d'écrire à L. ou à P. J'ai déjà écrit à L., mais elle ne répond pas, je suppose qu'elle se pète le crâne pour oublier, et je la comprends. Alors j'écris ici. Pour ne rien dire de réellement profond, juste déblatérer sans fin. Je pense tellement.
Je ne cesse de penser qu'à part ces deux personnes, personne ne me connait. Je me sens comme Renée dans l'Elégance du hérisson, infiltrée dans un monde qui n'est pas le sien. Entourée de gens qui ne soupçonnent pas que je puisse être plus évoluée que je ne le montre. Mais je suis enfermée dans le corps d'une enfant. J'étais allée m'inscrire sur un site de rencontre, simplement pour discuter, pour passer le temps, découvrir des gens intelligents. J'avais rencontré K., quelqu'un de très intelligent, mais tellement plus âgé que moi. Ca m'avait fait rire, de voir que je pouvais tenir une discussion profonde, avec quelqu'un de plus âgé. Mais j'avais ris avec tristesse, parce que je me rendais compte que j'étais bien plus qu'une simple gamine, que j'aurais pu avoir à faire à des gens bien plus intéressants. Mais non.
J'avais rencontré, il y a quelques années déjà, M., il m'avait dit qu'il était très étonnée qu'une fille de mon âge puisse avoir un discours si profond, il m'avait dit que même à son âge, soit 27 ans, il n'avait jamais pu discuter d'autant de chose avec qui que ce soit. Je me sens frustrée de devoir évoluée parmi les abrutis.
Encore quelques années avant ça, T. m'avait dit "si jeune, et pourtant déjà si lucide".
L'euphorie s'envole si vite, il y a quelques minutes j'ai écris à L. qu'il ne fallait surtout pas que j'oublie cette sensation, le simple fait d'être bien, sans raison. Enfin si, la raison, c'est mon paradis artificiel.
J'aimerais dire à P. qu'il est certainement la seule personne à pouvoir m'aider à me sauver de moi-même. Parce que même si L. est mon double, depuis toujours, elle est aussi perdue que moi. C'est fou, j'arrête pas de penser qu'elle est le fruit de mon imagination, on est tellement semblables, tous nos ressentis sont identiques, tous ses mots pourraient être miens. C'est exceptionnel, sans elle je n'ai plus rien, je lui dis tout, absolument tout. La seule chose qu'elle ne sait pas, c'est que j'écris ici. Je dois avoir besoin d'un espace d'intimité, malgré tout. Mais je m'égare. Je voulais dire que P. me semble être ma solution. Il me sera toujours bénéfique, toujours.
Je ne sais pas si j'arriverais à dormir. Avec tous ces trucs dans le sang. Et j'ai peur, peur de la nuit, peur de la solitude qu'il en résulte toujours, peur de cette foutue redescente.
"Et je suis bien consciente qu'ils attendent beaucoup de moi, bien sûr, comme tout le monde d'ailleurs. Parce que... Y'a un tas de gens qui voudraient me formater, des tas de gens qui veulent jouer les guides. Je vais vous révéler un secret, puisque j'en suis aux confidences. Je sais pas pourquoi je suis allongée là, et ce que vous voulez me faire dire. Et ça, encore une fois, c'est du à mon manque de volonté, c'est ça mon problème majeur. Et je ne peux rien changer à ça, c'est maladif. Il faut toujours que je suive les désirs des autres. C'est peut-être que... Dans l'osmose, en réalité, en moi y'a qu'un grand vide, et c'est pour combler ce grand vide que je prends leurs désirs pour les miens. Et si jamais, par hasard, je réalise quelque chose dont j'ai envie, quelque chose que je souhaite, et qui soit vraiment personnel, je vais culpabiliser et va y avoir une merde. Va y avoir un drame au moment où je croyais approcher le bonheur. Quand l'espace d'une seconde, j'ai l'impression d'être raccord avec mes émotions, quand je me sens vraiment bien, que j'ai la sensation, pour une fois, de toucher du bout des doigts ce que je crois être le bonheur, alors vous pouvez être sûrs qu'une catastrophe va me tomber dessus. C'est une vraie malédiction. Et au lieu de me réjouir, c'est le contraire, je m'enfonce. Quand je vois tous les gens que je côtoie, occupés à tout faire pour que leurs rêves se réalisent, et je vois que ça fonctionne bien pour eux, ça roule sans aucun soucis, on voit que dans leurs vies tout est si simple, il leur suffit d'émettre une idée pour qu'elle se concrétise. Quoi qu'ils fassent, avec eux, ça marche. La chance est de leur côté, c'est certain qu'ils vont arriver à leurs fins. Chez moi c'est tout l'inverse, je suis vraiment aux antipodes. Je dois sans arrêt tout recommencer à zéro, la seule chose stable dans mon existence c'est ce sentiment de culpabilité que j'ai en permanence. Pourtant je sais que j'ai toujours tout eu pour être heureuse, on m'a tout acheté, j'ai jamais manqué de rien. J'ai eu un appareil dentaire, un cochon d'inde, des jolies fringues, j'ai pu faire du tennis, de la flûte. Tous les mois j'avais un virement sur mon compte, ma grand-mère me donnait de l'argent de poche, mon grand-père m'avait abonnée à un journal, et je compte pas toutes les fois où on m'a dépannée quand j'étais en galère. Je suis une éternelle assistée, une handicapée de la vie, j'ai pas le mode d'emploi. Pour que je sois bien il faudrait que le monde tourne autour de moi en permanence. Miss nombril du monde, c'est moi. Sinon je suis rien. Je suis qu'une société anonyme. Etre une inconnue pour soi-même, c'est un drôle de sentiment, qu'il faut avoir connu pour le comprendre. J'aimerais réussir à me libérer, être quelqu'un d'autre et enfin pouvoir entreprendre des choses, des choses un peu ambitieuses. Seulement aujourd'hui j'avance pas. Je suis bloquée. Comme si ma route était barrée, que je pouvais aller nulle part. Je voudrais que ma vie se déroule comme dans mes rêves, parce que là j'ai plutôt l'impression de vivre un cauchemar. Je voudrais juste vivre sans risquer de mettre en danger la vie d'autrui."
Lundi 1er juillet 2013
Dimanche 23 juin 2013
Plus j'écris, moins je raconte de trucs censés. J'aimerais vomir mon mal une fois pour toute, mais ça ne marche pas comme ça.
Dimanche 24 mars 2013
J'ai relu des trucs de personnes que je connais. J'ai eu envie d'écrire. Il y a deux minutes je me sentais étrangement bien, maintenant, je me sens désabusée. La versatilité est usante. La dissociation l'est bien plus. Cela fera bientôt un an que je suis dans cet état, personne ne peut comprendre, j'aurais beau hurler que je ne suis pas vraiment présente, rien n'y fera. Je suis presque morte, ma non-vie me tue. J'ai pleuré tant de temps à cause de ça, eu envie de mourir tellement de fois en me disant que l'existence me serait à jamais impossible. Je vois noir, tout me semble si irréel, ma vie est un mauvais film, une douce mascarade, tout me parait absurde. Je repense souvent à ma vie d'avant, je donnerais tout pour revenir en arrière, pour pouvoir ressentir à nouveau ces rares instants de bonheur. Aujourd'hui je ne peux que percevoir la souffrance et l'angoisse.
Hier soir, je me disais que j'avais peur que L. disparaisse, ça me briserait. Puis j'ai pensé à P., je me suis dit que ces deux personnes étaient finalement les seules me permettant d'être réellement ce que je suis, dans ma globalité, je veux dire. Avec eux, je peux me permettre de me plaindre dès que j'en ressens l'envie, de dire comme je le peux que ça ne va pas. Si je les perdais, je ne serais plus que l'ombre de moi-même, je saurais la seule à savoir qui je suis, je n'aurais plus de visage.
Dimanche 3 mars 2013
"Je déteste ce que je suis en train de devenir." ce sont ses mots, les maux de L. J'ai brisée la personne qui comptait le plus à mes yeux. C'est la pire chose qu'il aurait pu m'arriver, nous arriver. Je devrais peut-être lui écrire une lettre un jour. Je n'arrête pas de me dire que j'aurais pu dire ça aussi, je déteste ce que je suis en train de devenir. Cette nuit je ne supporte pas ma solitude, je n'ai personne à qui parler. Alors j'écris. Je perds L. Je croyais le plus sincèrement qu'il y avait cette éternité entre nous. J'y crois encore. J'espère encore que les choses s'arrangeront, mais ma vie a un sale goût de fatalité. Je ne supporte pas d'être celle qui fait mal, putain, c'est pas censé être mon rôle. L., la seule, celle que j'admire, celle que je respecte, celle que j'aime plus que quiconque, L., une grande soeur, un guide, celle à qui je parlais quand rien n'allait, et qui me sortait les mots de la bouche. Je ne veux pas perdre L. Je serais perdue sans L. Mon double, mon autre moi, peut-être ma seconde personnalité, mon âme soeur. J'ai besoin de L., je ne peux m'imaginer avancer sans elle. Ne t'éloigne pas de moi par peur de tes sentiments, je t'aime différemment, je ne suis pas ce que tu voudrais que je sois, mais je t'aime énormément quand même. L., j'ai peur de ton absence, je ne survivrais jamais sans toi, et je crois que toi non plus. Cette nuit je ne suis rien qu'un déchet, enfin, bien plus que d'habitude. Après quelques verres, et quelques rails de méthyl', je suis seule, oui, moi aussi bordel, je déteste ce que je suis en train de devenir.
"Comme un marin qui voit disparaître la côte d'où il s'est lancé, je vois mon passé qui s'estompe, qui se réduit de plus en plus en cendres du souvenir."
Dimanche 2 décembre 2012
Jeudi 8 novembre 2012
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