Promis.A.L-Echec

Il y a des Mots qui Remontent sur La Peau.

Jeudi 2 février 2012

 Je ne me souviens plus du jour exact. Aujourd'hui ou bien hier. Mais je me souviens l'avoir vu passer, à deux centimètres de moi, regardant au loin, sans même me remarquer, les yeux cherchant un coin pour se poser. Et son odeur embaumant tout le bus. Je me rappelle que mes pauvres mots glissaient contre ma boîte crânienne. ENFOIRÉ. CONNARD. FILS DE PUTE. ENCULÉ. BÂTARD. Simplement être inerte. Et voilà comment bien commencer une journée, monter dans un car de la mort, s'asseoir, et à l'arrêt suivant, le voir s'empresser de monter. L³ ne savait pas, ce n'est pas de sa faute. Maintenant sa présence me pèse, ses "salut, ça va ?" me rendent dingue, mais je réponds avec un grand sourire qu'il croit certainement complice : "ça va !". 

Samedi 7 janvier 2012

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A
ucun souvenir n'est agréable. Même si certains semblent beaux, ils ne laissent qu'un sentiment d'amertume. Les mauvais souvenirs sont bien pires, en s'en rappelant, on les revit. Finalement on oublie toujours les meilleurs moments, les plus douloureux restent gravés, comme un trauma. Le passé, le présent et le futur sont trois planètes. Le passé reste bien trop loin et ne nous laisse rien, qu'un enfant moqueur déçu de ce qu'on est devenu, parce qu'on grandit bien trop vite en achevant nos rêves, en oubliant nos envies, parce qu'on veut nous apprendre à devenir adulte, à accepter. Le présent n'est qu'une fraction de seconde et s'envole sans que l'on s'en rende compte, profiter de lui demeure impossible. Le présent est infime. Le futur est un cauchemar, l'avenir trop incertain fait flipper tout le monde, pourtant on continue de marcher, car on ne sait pas comment s'arrêter, bien qu'on ait tous souhaité appuyer sur "pause" un jour. Le futur approche, on se jette dedans, on sera dans la merde, sans un rond, mais peu importe, on y plonge.

Dimanche 18 décembre 2011

Samedi 10 décembre 2011

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 C'était donc cela dont je rêvais. Toi et moi, un "nous". Les "nous" sont partout, chacun en possède un, je trouve ça troublant. Mais le notre aurait été bien mieux. J'avais imaginé, des journées typiques, pleines de rien, et des nuits à attendre le soleil, ensemble. Rien de tout cela n'est vrai. Je crée un avenir à partir d'un passé commun. Je me serais levée un matin, avec toi à mes côtés, comme si ça aurait été normal, je ne veux pas croire que ça l'aurait été. Si ceci se réalisait, je voudrais pouvoir m'émerveiller chaque matin, simplement me rendre compte de ma chance. Je me serais réveillée et je t'aurais contemplé une éternité. J'aurais pu ne vivre que de ça, le bonheur aurait siégé en nous. Je me serais finalement redressée puis levée, du côté gauche. En face de moi, un meuble, tout ce qu'il y a de plus banal, à droite, une baie vitrée cachée par des rideaux encore fermés. Déjà 13 heures. Comment ça "déjà" ? Rends toi  bien compte qu'il y a quelques années tes matins débutaient à 16 heures. Nous avons aujourd'hui toute la journée devant nous, toute la nuit. Je me serais levée, me dirigeant vers la porte, en face, mais un peu sur la gauche. Encore à gauche, se trouverait la salle de bain et les toilettes et deux autres chambres, devant moi, la salle à manger-salon. Oui, quelle imagination. Avant d'aller m'asseoir sur le canapé, je serais passée par la salle de bain, une douche ou un bain, peu importe. Je serais enfin allée m'assoir, devant une télévision banale, feuilletant quelques magazines inutiles, contemplant de temps à autres les vestiges de la veille. Trois ou quatre mégots de joints, des bouteilles éparpillées dans la pièce, des pâtes trop cuites et des cendriers pleins. Le canapé se trouvant sur la gauche en partant de la chambre, j'aurais tourné la tête vers la droite, il y aurait une grande table, et encore une baie vitrée un peu plus loin, donnant sur un balcon. J'aurais allumé une cigarette en me dirigeant vers celui-ci, et j'aurais admiré le paysage, peut-être pas si beau à première vue, mais symbolisant cependant, pour moi, cette précieuse victoire sur mon enfance. J'aurais fumé ma cigarette, lentement, savourant chaque bouffée meurtrière et frissonant lorsque le vent soufflerait un peu trop fort. Je serais rentrée dans la chaleur réconfortante d'une vie à deux. J'aurais au moins un chien, un gros de préférence. Nous vivrions en colocation, avec des amis communs. Et tout le monde s'entendrait à merveille. En face de la baie vitrée, se trouverait la cuisine, pas réellement spacieuse, mais assez pour que tu puisses cuisiner tout ce que tu voudrais. A droite de la table, se trouverait l'entrée dans notre monde, derrière la porte se trouverait les escaliers. Ce matin là, je me serais préparé un café, en attendant avec le plus de patience possible ton réveil. Tu dormirais mieux qu'avant bien sûr, et serais, je l'espère, un peu plus heureux. J'aurais bu mon café silencieusement, presque le sourire aux lèvres. Les rayons du soleil frapperaient à la fenêtre de notre existence, comme s'il voulait y pénétrer, et goûter au bonheur, simple, beau. J'aurais alors entrouverte une des grandes portes vitrées. Je serais restée quelques instants dans le silence de la pièce, et puis, toi, le grand toi, serais entré, toujours merveilleux. Tu aurais illuminé la pièce, par ta simple entrée, le soleil n'aurait pas pu te concurrencer. Mon cœur aurait été broyé de joie. Je t'aurais vu, là, beau, fier et fort, t'appuyant sur ton passé. Je t'aurais aimé plus que ma victoire qui me semblerait tout à coup dérisoire face à toi. Tu aurais esquissé un léger sourire en me voyant. J'aurais apprécié l'instant en prenant soin de le graver dans ma mémoire. Pour toujours. Histoire d'en faire quelque chose d'intemporel. Nous aurions été heureux, je crois. Nous aurions certainement été plus forts en tout cas. Mais non. Je me suis réveillée et ai été écrasée par la folle réalité. Nous ne sommes pas vraiment deux. Le "nous" n'est pas présentement pas envisageable. Il y a elle, et je suis loin.

Mercredi 7 décembre 2011

 Parce que ça rend dingue quand même. Toi, moi, eux, et toute cette mascarade. Juste histoire de. Et pourquoi accepter de n'être qu'un pantin  ? Des masques identiques collés au visage et ça brûle plus le temps passe. Pourquoi acceptons-nous de jouer un rôle qui nous bouffera tout entier par la suite ? On préfère être enchaînés, rester liés et s'oublier. Qu'est-ce qu'on en tire de bon à la toute fin ? La danse monotone des cadavres. Et pourquoi ne pas laisser place à l'inattendu ? On pourrait tout foutre en l'air. Juste histoire de... Juste histoire de Vivre. Ça m'fout tellement mal de voir tout ça, j'ai peur de m'y habituer un peu, tu sais, de devenir comme eux. J'ai tellement peur de vieillir et d'accepter tout ça. J'ai tellement peur de trop changer. J'ai tellement peur d'être avalée. J'veux pas oublier ces quelques années de rélfexions, j'veux pas oublier que pendant un temps j'étais encore pleine de rêves, je ne veux pas perdre tout ça. De quel droit ces connards me prendraient l'espoir ? Mais est-ce que j'en ai encore ? Je doute tu sais. Peut-on être sûrs que j'y arriverais ? Naître pour survivre et s'adapter. Et ça implique la souffrance, évidemment. Je finirais barge ou alors ce système m'aura eue, moi aussi. Mais ils ne voient rien dans le moment présent, pas eux, mais eux. Vous. Aveugles que vous êtes. Dégueulasses et égoïstes. Je ne vous aimerais jamais. Le mensonge, la trahison, et l'abrutissement général, y'a qu'ça pour vous. Pour moi aussi peut-être, mais je préfère ne pas y penser, tu sais, les cons, c'est toujours les autres. C'est tellement dur de se regarder soi-même, sachant qu'on ne peut être impartial, tu vois. Faire face au néant qui envahie parce qu'on n'est rien à l'intérieur. Parce qu'on a peur de nous-mêmes, parce qu'on a peur de ce qu'on peut trouver là-dedans. C'est plus facile de critiquer les autres. Sans savoir qu'on est pire. Parce qu'on est nous.

Mardi 6 décembre 2011

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 Sache qu'il subsiste de jolies histoires. Dans mon monde, il n'y a que des regards qui réchauffent, et même la nuit, les oiseaux chantent. La vie ne s'arrête jamais, les moments ne s'oublient pas, et les couleurs dessinent chaque trait. Il n'y a pas de malheur, les gens sont beaux. On marche sans s'arrêter et le ciel n'est jamais gris. Les étoiles ne se cachent pas, chacun vit comme il le souhaite, en paix. La bêtise est abolie, la folie règne. Dans mon monde tous les sourires sont sincères, le bonheur est possible, et l'amour, éternel.


Mercredi 30 novembre 2011

 Je ne peux pas m'arrêter là. Mais il n'y a que ma volonté qui soit présente, une volonté de marbre, indéfectible. Mais que la volonté peut être ridicule fasse à la réalité, géante. C'est comme vouloir pousser un mur. J'aurais aimé trouver quelqu'un avec qui avoir des conversations infinies. Mon entourage ne me fournit jamais rien, que des discussions fades. J'attends quelqu'un qui puisse sortir de l'ordinaire. Je ne pourrais même pas les décrire, ils ne m'inspirent rien. Ils sont insignifiants. Je ne suis rien non plus. Je ne saurais expliquer mon étonnement lorsque M. me raconte que l'autre M. et F. tentent de me copier. Pourquoi un néant peut-il vouloir en imiter un autre ? J'ai peur d'avoir vraiment l'air de ne pas avoir confiance en moi, je trouve ça répugnant. Je ne parle plus tellement de P. mais ça ne veut rien dire. La jalousie brûle souvent mon estomac, mais mon cerveau tente de ne pas y prêter attention, car je n'ai pas le droit. Officiellement, je ne suis rien. Je ne suis pas grand chose non plus la lumière éteinte, malgré le fait que je puisse régulièrement tenter d'aperçevoir quelques lueurs susceptibles de rendre mes espoirs justifiables. Parfois, je pense que je me suis emprisonnée dans un désespoir que j'ai pu ressentir autrefois et dont je ne suis pas parvenue à me détacher; car je guette chaque évènement pour pouvoir en tirer quelque chose de négatif, je cherche quelques justifications pour me faire croire que tout est normal. Je me mens par instinct, inutilement, car lorsque je réagis ainsi je me rends compte que tout est censé être beau. P. me manque à chacune de mes inspirations.

Mercredi 30 novembre 2011


Les vies environnantes peuvent être si étouffantes. J'ai des hématomes arc-en-ciel dans la tête, il ne faut pas bouger. Le temps qui passe, combien de fois ais-je pu écrire ces quatre mots. Qu'il est triste de grandir à son insu. Rien ne me réjouit, je n'en vois pas la fin, réveillons nous, l'immortalité n'est autre que le présent. Je pense à tous ces mots usés et souillés, je pense à ces phrases dites et ces phrases jamais prononcées. Je pense au gâchis. Qu'il est dur de survivre, de devoir faire abstraction.

Mercredi 23 novembre 2011

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Баста ~ Солнца Не Видно




 Je suis celle qui n'existe pas, celle qu'on prend pour une conne, celle qui ne représente strictement rien, celle qu'on oublie et qu'on remplace, celle qui rit tous les jours, celle qui veut mourir chaque soir, celle qui ne s'arrête jamais de rêver, celle qu'on aime bien, celle à qui on se confie, celle qu'on appelle si besoin, celle qui ne parle jamais d'elle, celle qu'on ne connait pas, celle qu'on croit connaître, celle qu'on ne comprendrait pas, celle qui est drôle, celle qui ne va presque plus en cours, celle qui est qualifiée d'étrange par tous, celle qui est toujours présente physiquement, celle qui aide, celle à qui on demande tout, celle qui ne veut pas recevoir, qui ne sait pas recevoir, celle qui donnerait sa vie pour quelqu'un de vraiment aimé, celle qui ne croit en rien, celle qui reste ouverte d'esprit, celle qui ne voit que l'intérieur de chacun, celle qui n'aime rien, celle qui est amoureuse de la beauté évidente, celle qu'on blesse, celle qu'on apprécie pour sa simplicité, celle qui reçoit le plus de remerciements creux, celle qui n'inquiète personne, celle qui n'intrigue finalement pas tant que ça, celle qui choque par son éternelle objectivité, celle qui a une capacité de compassion impressionnante, celle qui est fière, celle qui parait si forte, celle qui est faible, celle qui est hypersensible et apeurée, celle qui ne souhaite pas être ici, celle qui voudrait partir, celle qui n'est pas, celle qui reste transparente, celle qu'on ne consulte que pour ses propres problèmes, celle qu'on abandonne toujours, celle qu'on déçoit sans en avoir conscience, celle qui n'a même pas l'honneur de passer en dernière, je suis celle qui ne sait rien, celle qui ne veut pas exister, celle qui ne veut pas être aider, celle qui ne veut pas avoir à faire face aux autres, celle qui hait chaque être, celle qui veut brûler les passants, celle qui ne supporte rien, celle qui ne veut pas être heureuse, celle qui n'en prend jamais assez dans la gueule, celle qui se plaint, celle qui n'a envie de rien, celle qui n'attend rien, celle qui n'intéresse personne, celle qu'on croit trop orgueilleuse pour aimer, celle qu'on pense trop fière pour avoir besoin d'amitié pure, celle qui a tellement fait semblant qu'elle ne sait plus comment réagir, celle qui se brise sans raison, celle qui n'est jamais satisfaite, celle avec qui on peut parler sérieusement, celle avec qui on peut simplement écouter le silence, je suis celle qui est tant et pourtant si peu.

Mardi 15 novembre 2011

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Running  Up  That  Hill  ~  Placebo  
 

____________ Je ne m'émeus presque plus de la beauté. Les choses qui me touchent, je ne les comprends même plus. Mes émotions sont innapropriées, éxagérées, ou bien encore inexistantes. Plus j'y réfléchis, plus je me rends compte à quel point je ne fais rien comme il le faudrait. On s'étonne que je reste calme, ou au contraire, on s'offense que je m'irrite. Je me perds dans les regards. Puis, je ne dis rien, je laisse couler, ça ne m'atteind pas, jusqu'à l'explosion. Déflagration tantôt consciente et atténuée, tantôt totalement laissée libre à elle même, meurtrière. Et alors, les gens me voient différemment, comme s'ils ne perdaient jamais le contrôle. Je hais ça, perdre le contrôle, mais je suis humaine. Je détèste ça aussi, ça m'oblige à appartenir à une grande catégorie, à un rang inférieur. Je récolte des informations subtilement, pour savoir comment les autres réagiraient à ma place, et là, là je saisis. Illumination, flash, révélation. Le problème, c'est que contrairement aux autres, je privilégie la raison au cœur, mais que le cœur l'emporte toujours. Je trouve ça terrifiant. L'un des principaux traits de l'humain, ce qui le différencie de la machine, c'est les émotions, les putains de sentiments, l'eau qui coule dans ce putain de canal nasolacrymal. Et tout ça chez moi, est soit contrôlé, soit aléatoire. C'est  enfoncé et noyé, je sers cet organe vital jusqu'à ma propre asphixie. Mais parfois, il n'y a pas de raison, je m'attache, je souffre et je m'étonne toute seule; il y a également des jours où je ne supporte rien, j'éxècre chaque cellule à vouloir en pleurer. La sensibilité accentuée et pourtant si invisible, si translucide, finalement, c'est exactement ça. Il y a chez moi des choses bien trop humaines, et d'autres incompréhensibles, trop calculées, robotisées. L'impression d'avoir tout déréglé, d'avoir débranché des fils puis de les avoir mal rebranchés en ayant souhaité me trafiquer. Il ne fallait peut-être pas mélanger ça, j'ai peur de tout faire sauter aujourd'hui. Je ne suis plus en accord avec les pensées des gens qui m'entourent, je crois. Leurs réactions me semblent dérisoires, ma perception des choses est troublée par leurs émotions. Des choses à laquelle je ne penserais même pas, d'infimes détails les font s'indigner et éclater. Ils deviennent méchants et vicieux pour quelques choses qui me sont imperceptibles. J'aimerais qu'ils m'expliquent en quoi ça les touche, mais voilà, le ressenti ne s'explique jamais, je ne saurais jamais, je resterais toujours à l'écart dans les abîmes, avec mes pleurs, mes rires, ou bien ma haine. Je serais dans un putain de trou avec tout mon amour. Je suis un monstre, à force de répéter des réactions, chaque jour, à grands coups de réalité, là, bien derrière ma tête, voilà ce qui se passe : on finit par répliquer silencieusement, et c'est tout.

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