« Ce sont les étoiles,
les étoiles tout là-haut
qui gouvernent notre
existence. »
« Le désespoir, un vocable
creux inventé par les gens
qui ne regardent jamais les
étoiles. »
creux inventé par les gens
qui ne regardent jamais les
étoiles. »
____________A vous, bande de beautés. Vous me manquez quand vous vous cachez derrière votre gros manteau gris, oui c'est l'hiver, mais est-ce une raison pour me délaisser ? C'est vrai, vous avez une vie, vous ne pouvez pas vous permettre de me la consacrer. Mais vous savez très bien que je suis dévouée et extrêmement fidèle. Ça compte, non ? Chaque soir je viens vous voir, comme si chaque soir était une énorme représentation planétaire. Les gens ne sont presque jamais au courant, il rate tellement. Comment font-ils ? Vous brillez de vos mille éclats et votre reflet dans mes yeux me donne déjà énormément. Alors vous me narguez et je ne peux rien, et je ne veux rien faire. Je vous envie tellement, comme vous êtes magnifiques, mystérieuses, réconfortantes. Quand vous n'êtes pas là, la vie s'éteint, la nuit perd le peu de lumière qu'elle possède, la nuit perd son charme dangereux. Quand vous n'êtes pas là je me perd dans cette infinie obscurité, je me sens trop à ma place. Les étoiles sont l'antithèse des humains, elles sont belles et éternelles. Vous distribuez de l'espoir. Les étoiles fillantes laissent penser que l'avenir, en un vœu, peut changer. Comme si l'avenir pouvait être essentiellement fait de bonheur, croire qu'on a le temps, croire que tout est possible. Vous, étoiles, donnez cette illusion. Ça n'arrange rien non, mais ça permet de respirer un moment, ça permet de ne pas exploser trop souvent, ça permet de se reposer. Ce soir j'ai peur que vous fassiez les sourdes oreilles, est-ce que vous serez présentes ? Dites-moi que vous serez à l'heure. J'ai tellement besoin de vous, tellement besoin de tout stopper. Je sais que vous savez quels vœux j'ai fait. Comme toujours, les choses et les gens prennent une place beaucoup plus importante dans mon cœur, contrairement à moi, dans les leurs. Que suis-je à penser à tous ceux-là, étreinte par la nuit ? Mes étoiles, revenez me voir, assistez à ma destruction en me mentant chaque soir, la vie n'est pas plus belle, pas plus facile avec vous, elle ressemble simplement plus à un mirage effacé. Pleurer sous la douche, c'est tellement cliché, c'est L. qui l'a dit. Qu'est-ce que je réprésente dans leurs têtes ? Qu'est-ce que je suis réellement dans leur cœur ? Suis-je dans leurs yeux ? Ou bien ne suis-je donc pas ? En compagnie du vent qui me caresse les joues, comme s'il ne trouvait pas les mots lui non plus, comme s'il voulait juste montrer qu'il est là, je m'adonne au suicide cérébral. Avec P., je suis comme le vent. Une clope à la bouche pour se donner l'impression que l'on contrôle notre existence, c'est comme les jours où tu décides de partir très loin, tu te sens toujours plus libre mais tu finis par revenir chez toi, là où sont ces marques, sans elles, tu n'es rien. Avec la cigarette, tu te détruis, tu en es conscient, mais aucun signe ne te le montre, jusqu'à ce que tu attrapes la mort. Des écouteurs pleins de poésie dans les oreilles, des sons lents, tristes et puant le drâme dans les oreilles. Une longue nuit qui s'annonce, n'est-ce pas ?
P., incertain...